quarta-feira, outubro 28, 2009

Arrestation d’un chef rebelle du Mfdc

Origem do documento: www.africatime.com, 28 out 2009
(Walfadjiri 27/10/2009)


Un chef de la branche armée du Mouvement des forces démocratiques de Casamance a été arrêté à Bissau. Il s’agit de François Diatta, celui-là même qui avait coordonné, en 1988, l’envoi de près de 500 combattants du Mfdc à Bissau pour soutenir les mutins du général Ansumana Mané.

L’étau se resserre autour des dirigeants du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Après le président Yahya Jammey qui détient, depuis l’année dernière, une vingtaine de responsables du mouvement irrédentiste casamançais dans ses prisons, les autorités bissau-guinéennes viennent de lui emboîter le pas. François Diatta, un des chefs rebelles du Mfdc qui avaient soutenu les mutins du général Ansumana Mané pendant la guerre civile de juin 1998, a été arrêté récemment à Bissau. Les autorités bissau-guinéennes qui se montrent plutôt discrètes sur la question, n’ont pas cependant fait des commentaires sur cette affaire.

Ce silence du gouvernement du Premier ministre Carlos Gomis Junior dit ‘Cardogo’ laisse ainsi la place à toute sorte de supputation. D’autant plus que François Diatta qui vivait jusque-là, tranquillement, à Bissau, n’avait jamais été inquiété. Les raisons de son arrestation demeurent donc un vrai mystère, du moins pour l’instant.
D’autres responsables du Mfdc avaient aussi été arrêtés, au cours de ces dernières années, par les autorités bissau-guinéennes et mis sous les verrous, notamment à la base aérienne. Leurs conditions de détention avaient souvent été dénoncées par les défenseurs des droits de l’homme.

On s’interroge, malgré tout, sur la volonté réelle de la Guinée-Bissau d’aider le Sénégal à mettre fin à ce conflit armé qui ensanglante la Casamance, depuis près de trois décennies. Les différents régimes qui se sont succédé au pouvoir, en Guinée-Bissau, au cours de ces dernières années, ont eu des attitudes souvent ambiguës, voire ambivalentes sur la question casamançaise. Tout le monde sait que la Guinée-Bissau et la Gambie constituent, depuis le début du conflit, en 1982, de véritables sanctuaires pour les rebelles du Mouvement des forces démocratiques de Casamance. Banjul et Bissau qui peuvent ainsi s’en servir comme moyen de pression, voire de chantage sur Dakar, préfèrent visiblement fermer les yeux sur la présence des rebelles sur leurs territoires respectifs.

Certes, les combattants de la branche armée du mouvement dirigés par Salif Sadio avaient été chassés en 2006, de leurs bases de Baraque Mandjoca par l’armée bissau-guinéenne. Mais, ils n’étaient pas les seuls à disposer de bases de repli en Guinée-Bissau. Le Quartier général de la faction de César Atout Badiat se trouve toujours à Kassolole, une localité située dans le secteur de Suzana-Varela. Ses troupes n’ont cependant jamais été inquiétées, les autorités bissau-guinéennes ayant toujours fermé les yeux sur leur présence dans cette zone frontalière avec le Sénégal.

Le front sud dont le Qg se trouve en territoire bissau-guinéen est certes considéré, à juste titre, comme plus favorable à des négociations de paix avec le gouvernement sénégalais. Mais, il est miné, depuis un certain temps, par des dissensions internes. Certains combattants reprochent en effet à leur chef militaire, en l’occurrence César, de se sucrer sur leur dos. Cette dispute d’ordre pécuniaire a provoqué une scission du Front sud. Le Front nord n’est pas non plus épargné par les querelles intestines sur fond de rivalité. Ce qui a conduit naturellement à un émiettement de la branche armée (Atika) du Mfdc et à une multiplication des factions aux intérêts divergents. Les dissidents qui s’estiment avoir été lésés dans le partage des fonds de la présidence de la République cherchent aujourd’hui une reconnaissance.

Ils sont à l’origine du regain de tension observé ces derniers mois dans les alentours de Ziguinchor et dans le département de Bignona. Et malgré un impressionnant déploiement de l’armée qui fait ce qu’elle peut pour sécuriser les populations, les braquages sur les principaux axes routiers se multiplient. C’est le cas notamment sur les tronçons Bignona-Séléti, Ziguinchor-Mpack et Ziguinchor-Sénoba, entre autres.

Mamadou Aliou DIALLO

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